[ Je me permets de répondre, mais si ça pose problème je supprimerais ^^ ]
Je replaçais pour la énième fois une mèche de cheveux derrière mon oreille en soupirant, mirant mon reflet dans l’immense miroir de la chambre de la reine dont j’occupais le corps depuis quelques mois maintenant, en soupirant. Regardant furieusement la masse de cheveux blonds pâle –pratiquement blancs- qui tombaient jusqu’à mes hanches, je décidais finalement d’en faire une tresse, regrettant une fois de plus mon corps d’origine.
Déjà de fort mauvaise humeur, je sortis de la pièce, la démarche fière et l’air surement un peu trop hautain pour correspondre à mon hôte, chose que personne n’oserait me faire remarquer. Je parcourue une foule de couloirs, détournant les consciences que je sentais près de moi pour ne pas les croiser. Je m’arrêtais à mon bureau le temps d’attraper une cape argentée et mon sac et sortit du palais, manipulant toujours les gens afin qu’on ne prête pas attention à moi et me dirigeant vers l’écurie. Prendre un cheval serait toujours plus rapide que de marcher, puisque ces imbéciles de Mortels n’avaient toujours pas inventé de moyens de transports plus avancés qu’une vulgaire charrette. Aussitôt entrée, je me dirigeais sans hésitation vers un magnifique frison noir appelé Terreur que je fis sortir sans prendre la peine de lui enfiler une bride ou une selle, le guider par télépathie étant bien plus simple.
…
Un peu plus tard, arrivée aux abords de Somnia Libertas, je laissais filer l’étalon, lui ordonnant toutefois de ne pas trop s’éloigner et entrais dans la ville, presque déserte à cette heure, utilisant une nouvelle fois mon pouvoir pour détecter les rares consciences et les éviter afin de me rendre discrètement à mon rendez-vous. Parvenue aux Docks d’Argent, je m’assis sur un quai, les pieds dans le vide. 4h30. Il me restait une demi-heure à tuer. Soupirant, je me perdis dans mes pensées. Le taux de criminalité de la ville avait encore grimpé de plus de 40%, tout ça à cause de cette agaçante petite Volonté de la Nuit, qui soudoyait tout le monde. Si encore elle se laissait capturer… Mais non, elle avait cette facheuse tendance à disparaître tout le temps, et même avec mes pouvoirs, je n’arrivais pas à mettre la main sur elle, ce qui était un véritable problème, puisqu’elle organisait le passage de plusieurs Volontés vers les Îles du Sud, les rendant hors d’atteinte. Mon informateur devait justement me renseigner sur elle. Quant aux recherches pour retrouver les Anciens Dieux s’étant procuré un corps, elle commençait à stagner.
Un bruit de bottes marchant sur du bois se fit soudain entendre tout près et je me relevais rapidement, dardant un regard gris glacial sur mon informateur.
« J’ai failli attendre. »Lancais-je d’un ton cassant, tout en m’introduisant dans les pensées de l’Humain, juste assez loin pour percevoir ses émotions. Je retins un soupire de dépit. Ça n’annonçait rien de bon. Il était littéralement terrifié, jetant sans cesse des regards vers les ombres alentour comme si celle qu’il s’apprêtait à trahir risquait de débarquer à tout moment. Je le calmais un peu.
« Pardonnez-moi Lady, mais nous avons accosté plus tard que prévu. »Je balayais l’information d’un geste de la main.
« Peu importe. Vous l’avez vu? »…
Une heure plus tard, j’avais appris, parmi une foule de renseignement tous plus inutiles les uns que les autres, qu’un navire devait partir d’une baie donnant sur l’océan et situé dans la Forêt Hantée devait partir deux Nuits plus tard. Ne restait qu’à l’intercepter en espérant que la mèche ne soit pas vendue d’ici là. J’appelais mentalement Terreur et montait, le lançant au trot vers le Quartier Sud. Le Soleil commençait à se lever et cet endroit me plaisait particulièrement, je laissais guidait donc ma monture au hasard, sans vraiment chercher à me repérer, examinant paresseusement les consciences alentour sans réellement leur prêter attention. Du moins, jusqu’à ce que l’une d’entre elle me résiste. J’arrêtais aussi mon cheval pour l’examiner de plus près et la situer. Au contraire de celles des Humains, pratiquement une porte ouverte, celle-ci me rappelait plutôt un mur blindé, chose propre au mental des Divinités. Réprimant un sourire satisfait, je me dirigeais vers sa source. Un homme marchait, ignorant les gens qui le saluaient. Puisque l’interpeler de vive voix semblait inutile, je décidais de miser sur la télépathie.
« Bonjour Voleur de Corps… Belle journée, n’est-ce pas? »